Cannes Jeudi 18 mai
L'Afrique au menu
Alors que d'autres fantasment sur le Red Carpet, des réflexions sont menées sur la production cinématographique en Afrique. Aujourd'hui, ma priorité était de rechercher les réalisateurs et producteurs africains présents à la 70è édition du festival du 7e art le plus couru du monde. Certes, il n’y aucun film africain en sélection officielle, mais des professionnels du métier sont ici. A l’instar d’Abderrharame Sissako, réalisateur de Timbuktu, le film aux 7 César,
Alex Moussa Sawadogo, fondateur et directeur artistique de OUAGA FILM LAB,
Dora Bouchoucha, productrice Nomadis Images / Sud Ecriture,
Faissol Fahad Gnonlonfn, Producteur Les Films du Djabadjah / Merveilles Production,
Philippe Lacôte, auteur, réalisateur du film « Run » présenté à Cannes en 2014
. C’est à la plage du Gray d’Albion où le CNC a pris ses quartiers que nous les avons rencontrés. Ils étaient là, comme moi d’ailleurs pour donner leur avis sur le sujet en débat à la table-ronde : L’Afrique, Laboratoire de création francophone.
Pourquoi le cinéma africain ne décolle pas véritablement ? Quel système d’aide à la production faille-t-il adopter ? Quelles attitudes sont-elles à même de sortir notre continent de la torpeur cinématographie ? Voilà autant de questions qui ont été posées. De façon unanime, les panélistes et invités de marque cités plus haut, ont reconnu que l’Afrique n’a pas besoin d’une aide paternaliste, à laquelle un besoin d’imposer une idéologie est marqué. Le déclic doit venir de l’intérieur, a estimé Abderrharame Sissako. Que l’Afrique ait les moyens techniques de faire le cinéma, sans qu’on ne lui impose un angle de vue, où elle est toujours présentée comme continent remplit de misères, alors qu’il y a plein de belles choses à montrer. L'idée d(assitanant paternaliste de certains financiers du cinéma africain devrait donc céder la place à un échange d'expertise cordial et respectueux des autres culture. "L'Afrique est un laboratoire de création francophone, oui, mais il faut aller audelà", concluera Dora Bouchacha du Maroc.
Après cet échange très animé qui a duré près de deux heures (il devait durer 1h), on s’est séparé autour d’une flute de champagne offerte par le CNC. Une structure de coopération dont 68 films présentés ici à Cannes ont bénéficié de l’appui.
L’après-midi, s’est achevé en mode fashion. L’adn… Martial Tapolo, le célèbre créateur camerounais so haute couture a foulé le sol de la Croisette aujourd’hui.
J’achève un reportage que je fais sur lui depuis Yaoundé, capitale camerounaise. Une demi-dizaine de célébrités portera ses tenues au cours de la quinzaine. Demain, il a un défilé de mode dans un hôtel 5étoiles de Cannes. C’est les pieds dans le sable que nous bouclons l’interview, baignés par l’air marin, le regard caressant le panorama des chaines de montagne au loin.
G-Laurentine EYEBE ASSIGA, envoyé spéciale à Cannes