RECAN-Jour 12

L’«Ivou» se balade en plein jour

Les secrets des dieux sont dévoilés ce samedi 21 septembre. Selon le programme national harmonisé, la journée est consacrée aux arts divinatoires et à la pharmacopée traditionnelle. Un pan assez redouté par beaucoup, car considéré comme «sorcellerie». Au sens péjoratif et négatif du terme. Mais, selon les explications des détenteurs du savoir immatériel, tout n’est pas obscur dans ce domaine. «Tout comme il y a des faux policiers, de faux gendarmes, des escrocs, de faux prêtres, il existe malheureusement aussi des individus qui utilisent leurs pouvoirs pour de sales besognes. Mais, il existe autant de bons qui continuent d’exercer pour soulager les populations», estime François Bingono Bingono, coordonnateur de ce pôle artistique, qui se présente lui-même comme «porte-parole» des sorciers.

Depuis 11h ce matin, le pôle Arts divinatoires se dévoile donc au grand jour. Toutes les idées reçues sur cette pratique ancestrale sont évacuées. Des visiteurs rencontrés sur le site regrettent d'avoir négligé un héritage transmis depuis bien avant l'arrivée des Blancs chez nous.
Si vous avez encore des interrogations, faites un tour au musée national où les experts du pouvoir ancestral vous attendent. Ils sont là jusqu’à 22h. Notez déjà qu’il y a eu une conférence-débat sous le thème : "Contribution des détenteurs des savoirs immatériels et arts divinatoires de la médecine traditionnelle et pharmacopée au rayonnement du Cameroun, du vivre-ensemble et à la construction de l'unité nationale", un exposé sur l’histoire de la médecine africaine, la présentation de la médecine alternative, un exposé sur l’urgence du retour aux religions ancestrales, un exposé sur les méthodes traditionnelles du choix du sexe de l'enfant, le totémisme et musique des transes, la prévention et gestion des dysfonctionnements des fonctions sexuelles et enfin un exposé sur l'état des lieux de la médecine traditionnelle au Cameroun.

Depuis 14h, c’est la phase pratique avec au menu :
- une démonstration publique et présentation des acteurs phares,
- prestation des musiques et danses patrimoniales
- démonstration des cas de délivrance et transfert de maladie
-délivrance et danse autour du feu
-réanimation d'un patient qu'on croit mort
-et la protection contre les armes à feu pratiquée par nos ancêtres.
Nous avons essayé de prendre des vidéos, nos appareils ne fonctionnaient plus. Il faut vivre ces séances en live. C’est aussi de l’art.
G-Laurentine ASSIGA