Brice Albin Yamedzeu

Le porte-voix de la scène urbaine camerounaise

Bien connu des Camerounais comme animateur radio, Brice Albin Yamedzeu a récemment été distingué parmi les 100 Young Leaders de la FAF, qui comptent cinq de ses compatriotes. Il figure ainsi parmi les douze figures jugées les plus prometteuses dans la section «médias et divertissements».

Icône des jeunes de Douala, «Brice Albin», comme on a coutume de l’appeler, est un passionné touche-à-tout de la sphère culturelle et médiatique. A 33 ans, dont douze dans les médias et l’événementiel, il fait désormais figure de producteur engagé pour l’émergence de la scène urbaine camerounaise. C’est ce positionnement de porte-voix générationnel qui a été récompensé par la French-African Foundation, dont il est venu récemment grossir les rangs des Young Leaders. Ce programme-phare de la Fondation est destiné à identifier et rassembler les jeunes talents africains et français porteurs de projets et souhaitant s’investir pour l’avenir commun de l’Afrique et de la France. Une consécration pour ce maestro du micro, qui se partage entre émissions de radio et production d’événements. «En tant que haut-parleur de ma génération, j’utilise ma voix pour porter avec sincérité et authenticité les combats et les aspirations de ma communauté», résume celui qui se dit très confiant en la génération 2.0, «qui a les moyens de réaliser ses rêves».

Cross-média

Pour lui, tout a commencé avec son poste d’animateur radio à Nostalgie Cameroun en juin 2009, où il a lancé et animé l’emblématique programme radio « Génération 2.0 », grâce auquel il a «largement contribué à diffuser et développer la musique urbaine camerounaise, qui est devenue le genre musical numéro 1 du pays». Le point de départ de multiples expériences dans le secteur des médias, à commencer par sa collaboration à l’émission «Couleurs Tropicales» sur RFI, ainsi qu’à «Légendes urbaines», un programme diffusé sur RFI et France 24. Mais son pedigree médiatique ne s’arrête pas là, Brice Albin dirige depuis juin 2020 la radio Sweet FM, à Douala. À ce poste, il s’est distingué par le spectaculaire redressement de la station Sweet FM, en mettant en place une nouvelle ligne éditoriale «infotainment», et en réunissant des animateurs parmi les meilleurs du pays.

Sur le volet de la communication et de l’événementiel, on retiendra notamment la fondation en décembre 2015 de Y Prod, la société de production audiovisuelle et événementielle qu’il dirige toujours. Ily produit une émission de télévision, des concerts et divers événements, ainsi qu’une bonne partie des nouveaux programmes de Sweet FM. Ce boulimique de travail croit au cross-média, qu’il voit comme une formidable opportunité de diversifier son offre et son audience.

Faire circuler les contenus culturels

Faire de la culture un vecteur de lien dans l’espace francophone, voilà un autre de ses credos. «Je rêve d’un jour où les francophones du monde entier, depuis leur pays, pourront s’approprier et toucher, notamment à travers la culture, l’ensemble de l’espace francophone», souligne-t-il. Pour y parvenir, il ambitionne de contribuer à une circulation équitable des contenus créatifs et culturels entre l’Afrique et la France. «De la même manière que certaines radios et télévisions françaises sont disponibles et accessibles facilement sur le continent, que la musique française est largement diffusée dans les médias du continent, que les films français sont à l’affiche dans des salles africaines, que des artistes français se produisent régulièrement sur le continent, l’objectif et de permettre aux supports et contenus africains d’avoir une plus large exposition en France.» Nul doute que le programme Young Leaders, à travers ses ateliers et la mise en relation avec des hauts dirigeants des secteurs public et privé, constituera un levier de choix pour y parvenir.