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Amazingworld237
25 octobre 2017

Trophées francophones du cinéma 2017

Yaoundé accueille le 7è art de la francophonie

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En décembre prochain, le Cameroun abritera la 5è édition des Trophées francophones du cinéma. Evénement de renommée internationale qui prime les acteurs du 7è art de l’espace francophone. Membre important de cette organisation, Alain Rocca est sur le terrain pour tout préparer. Lors de la dernière édition du festival Ecrans Noirs, il est venu à Yaoundé. Présenter le projet aux autorités camerounaises était l’objet de sa mission. Son premier contact avec le pays de Gérard Essomba a été bon. Une idylle est née entre notre pays et cet amoureux du 7è art de 61 ans.

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Ancien producteur, membre fondateur et président d’universCiné (plateforme de diffusion du cinéma sur le web), l’ingénieur hydraulicien de formation est un fils de pétrolier. Ayant grandi au Gabon, c’est un francophile qui a décidé de mettre son ingéniosité au service du développement de la culture.  Ses méninges tournent à plein régime pour trouver des innovations fructueuses. Au mois de mai dernier, il était l’un des animateurs de la table ronde organisée par le Cnc sur «L’Afrique, laboratoire de création francophone» au festival de Cannes. Après près d’un quart de siècle de carrière dans le cinéma, il prend le bâton de pèlerin pour semer la bonne nouvelle de l’industrie cinématographique. Epris d’Afrique, c’est sur le continent que les Trophées francophones ont pris leur ancrage. A l’occasion de son séjour, il a accepté de dévoiler les contours de l’événement. En exclusivité, dans les jardins d’un hôtel 5 étoiles de la place !

 

 Interview

Alain Rocca, président des Trophées francophones du cinéma

"Derrière le cinéma, il y a des questions autour de l’identité,

de l’ouverture au monde, de la compréhension des autres cultures"

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Bonjour Alain Rocca et merci de nous accorder cet entretien. Vous êtes au Cameroun pour établir des contacts et rencontrer les autorités camerounaises en vue de l’organisation dans notre pays, en décembre prochain, de la 5è édition des Trophées francophones du cinéma. Pourquoi le choix du Cameroun ?

(Il respire) Le Cameroun est un très beau pays avec des gens très accueillants. Mais après, les Trophées francophones essayent de faire vivre l’idée d’une appartenance à une planète francophone, pour les gens de la culture. Moi, quand je viens ici, je suis francophone, je ne suis pas Français. Il y a une différence. Cet événement a été initié pour rassembler tous ceux qui se sentent francophones, qui aiment le cinéma et qui veulent que tous travaillent ensemble dans cette planète francophone. Tous les gens ont un horizon qui va au-delà de leur horizon national. D’aucuns ont un horizon européen, d’autres asiatiques… Nous, on essaye de partager un horizon francophone.

En tant que pays hôte de l’événement, le Cameroun va mettre de l’argent dans votre projet… Que gagne-t-il en retour ?

(Excité) Nous voulons mettre un coup de projecteur sur tous ceux qui font le cinéma dans un pays. Parce que ceux qui font le cinéma, l’audiovisuel, le grand public, même nos dirigeants ne mesurent pas toujours à quel point c’est décisif pour l’avenir en terme d’identité, de ciment social, de solidarité, de pédagogie. C’est quelque chose qui est vraiment très important pour tous les pays, parce que, toutes les nations ont des histoires, des récits à raconter. Les citoyens de nos pays francophones ont envie qu’on leur raconte ces histoires. Et l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel a tout à gagner à se mettre un peu dans le projecteur. Ce qui m’a frappé ici, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui travaillent bien dans le cinéma, l’audiovisuel, et il n’y a pas de moment qui leur est dédié à tous. D’où ces Trophées francophones, pas seulement des œuvres, parce que ça c’est la partie émergée de l’iceberg. Mais pour tous ceux qui font que ça existe, tous ceux-là, c’est leur semaine. Je ne sais pas si on peut parler de gain en matière de culture, on avait envie de venir au Cameroun. J’ai rencontré M. Georges Madiba, qui est directeur du cinéma et de la production audiovisuelle au ministère des Arts et de la Culture, au Fespaco, à Ouaga. Nous avons décidé de tenter l’aventure. Les Trophées ont envie d’y aller. Le Cameroun veut nous accueillir. Je pense que c’est gagnant pour tout le monde. Gagnant pour les Trophées, parce que ceux-ci racontent que dans cet espace francophone, il y a une dynamique de coopération ou une dynamique de construction des projets, de partage d’expériences qui peut être incroyablement riche. Gagnant pour le Cameroun, parce que souvent ce sont les autres qui vous disent ce qu’il y a de puissant chez vous. Je n’étais jamais venu au Cameroun. Mais en 3 jours, j’ai vu un nombre de gens qui font des choses formidables. Je crois que le Cameroun a à gagner, à ce que pendant un petit moment, on dise au public, regardez tout  ce  que ces gens-là font de bien dans le cinéma et l’audiovisuel chez vous. Et là, on termine par une soirée prestigieuse, où nous aurons des politiques, des personnalités invitées, des prix qui sont remis, ainsi de suite. A la fin, on termine avec un moment glamour où tous ceux qui font le cinéma viendront clôturer les dix jours d’activités. En somme, on construit la fierté. On accélère la construction de la fierté professionnelle.

Pensez-vous véritablement que ce soit un bon risque à prendre pour le cinéma camerounais ? Ne venez-vous pas simplement faire du business et repartir ?

(Il souffle) Je pense que derrière le cinéma, il y a des questions autour de l’identité, de l’ouverture au monde, de la compréhension des autres cultures. Il y a des enjeux de société importants. C’est tout à l’honneur des pouvoirs publics du Cameroun de se dire que c’est un secteur qu’on n’a pas envie d’oublier. C’est un secteur où on est bon. Il y a une histoire de cinéma et de l’audiovisuel camerounais. Il y a de grands artistes qui ont travaillé pour le cinéma camerounais et l’audiovisuel. L’occasion est opportune pour que les pouvoirs publics aient envie de dire d’abord aux Camerounais qu’il y a des valeurs ici. Et ensuite, on veut dire au monde entier que le Cameroun va compter dans l’avenir, dans la planète du cinéma et de l’audiovisuel.

 

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Alors, qu’est-ce qui ressort de vos premiers contacts ici de façon concrète?

(Sans hésiter) C’est assez enthousiasmant ! Les gens ne sont pas naïfs. Il faut savoir que lorsqu’on monte un évènement culturel, on est  souvent en deçà des ambitions qu’on avait au départ. Quand on est porteur de projet culturel, la déception fait souvent partie du jeu. Je sens que les gens se demandent est-ce que c’est une farce ? Est-ce qu’il ne raconte pas des fariboles ? Moi, j’ai l’impression qu’il y a des gens extrêmement solides, qui sont capables de montrer que la qualité de leur travail mérite d’être soutenue, d’être développée, que ça vaut vraiment le coup d’investir dans la dynamique de cette filière. Si je viens en tant qu’extérieur, je me dis, quand je vois tous ces gens-là,  j’ai envie de dire s’il y a un secteur où l’investissement ne sera pas perdu, c’est bien ce secteur-là. Voilà mon ressenti. Après, il faut qu’on travaille beaucoup. Il faut avoir de la chance, avoir de bons partenaires, de bons investisseurs, etc.

Il faut effectivement une grosse logistique, si l’on se réfère aux éditions précédentes. Peut-on avoir des détails sur le plan organisationnel ?

(Taquin) Non, c’est secret ! On est dans la phase où on rapproche les énergies, on explique bien à nos interlocuteurs ce qu’on a à faire. On cherche des financements, parce que c’est un projet qui a besoin de financements. Qu’on essaye de trouver le plus possible dans les entreprises privées, pour leur faire comprendre qu’investir dans un événement culturel est un investissement intelligent. Ce n’est pas juste pour se faire plaisir et s’amuser à une montée de marches. C’est un investissement qui peut faire partie d’une campagne de communication, de construction de la marque et de son identité. Tout ça, on le conçoit. L’idée est de revenir en fin septembre [il était effectivement revenu avec son collaborateur Alexandre Labruffe, le délégué des TFC, Ndlr]. A cette occasion-là, de commun avec les pouvoirs publics camerounais et les professionnels, on annonce le programme de la manifestation qui a lieu du 4 au 16 décembre.

On sait que vous avez été producteur de cinéma, fondateur de la société Lazennec. Vous totalisez 24 ans de carrière. Vous n’avez pas été un cinéphile extraordinaire…Mais qu’est-ce qui vous amène au 7è art ? Était-ce un besoin d’affirmation de votre personnalité ?

(Il sourit) J’ai été producteur au siècle dernier. J’ai produit plus d’une dizaine de films... J’aime le cinéma ! Tout simplement.

 

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Vous aimez le cinéma comme l’Afrique…

(Pensif) Très personnellement, j’ai passé les premières dix années de ma vie au Gabon. Mon père exerçait dans le pétrole. Puis, en grandissant, j’ai été coopérant en Côte d’Ivoire. J’y suis resté un peu. (Il respire) Moi, j’ai ce rapport à l’Afrique qu’ont certains de mes compatriotes… Je suis toujours client de l’Afrique francophone. Je ne sais pas si l’on peut dire que je suis un Africain. Mais à chaque fois, il y a quelque chose qui se passe et me donne envie de revenir. Je suis un francophone, marié et père.

Le Cameroun, Afrique en miniature, ne vous a pas laissé indifférent… Un souvenir ?

(Excité) J’ai apprécié l’accueil. Je vous assure. Les gens sont d’une hospitalité ici ! C’est formidable ! Il y a un accueil et une écoute exceptionnels chez les gens. Je n’ai pas eu le temps de bouger de l’hôtel. Je n’ai pas arrêté de voir les gens. Grâce à l’équipe de Tv5, qui était là, j’ai pu rencontrer vos dirigeants. Ce sont des personnes qui ont une finesse de l’accueil impressionnante. C’est très séduisant. Il y a une chaleur de l’accueil non feinte chez les Camerounais. Ils sont vrais. Et c’est très attachant. C’est le souvenir que je garde en moi de mon séjour ici.

La cuisine camerounaise vous a également séduit…

(Comme en extase) Ah, j’ai goûté à la cuisine camerounaise !!! Permettez-moi de parler d’un «maquis» qui a ébloui mes papilles : l’oasis. Les filles y font un poisson exquis… Ah, c’est trop bon !

Entretien méne par G-Laurentine Eyebe Assiga

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